La véritable frénésie obsessionnelle dont font preuve professionnels comme néophytes pour imposer le dogme de l’omnipotence de Google et de la dictature du PageRank dans une stratégie de référencement organique donne prétexte à retrouver quelque peu le sens des réalités. Hors de Google, point de salut ? Voire.
Rappel de bon sens : l’objectif premier d’une stratégie de génération de leads sur Internet est de capter et d’orienter des prospects qualifiés vers une offre commerciale. Et non pas d’obtenir un PageRank élevé, condition nécessaire mais loin d’être suffisante. Comment les prospects accèdent-ils à un site ?
Pour 40% d’entre eux, un accès direct : ils connaissent le nom de domaine grâce à la stratégie de communication de l’entreprise ou par le bouche-à-oreille, le tapent au hasard en pensant qu’il sera semblable à la requête qui les préoccupe ou bien ils l’avaient précédemment stocké dans leurs bookmarks pour une visite ultérieure. 28% des internautes parviennent sur le site en ayant cliqué sur un lien : lien référent sur un site externe, lien contextuel ou lien dans un email.
Et 32% enfin débarquent à la suite d’une requête dans un outil de recherche. Mais pas uniquement un moteur : annuaires, service de recherche d’un provider, outils spécialisés, etc...
Concernant les requêtes d’outil de recherche, l’analyse du nombre d’impressions accessible via les outils de tracking des régies de liens sponsorisés nous donne des chiffres bien réels, et non pas des projections statistiques sur des panels improbables d’internautes. Qu’y voit-on ? En b2b, les sites affiliés à Overture (Yahoo, MSN, Voila, Wanadoo, etc...) génèrent des impressions sur une même requête parfois supérieures de 15% à celles d’Adwords (par exemple, la thématique « appel d’offre » :en mars, 9500 pour Google et 11108 pour Overture; des simulations peuvent être réalisées en ligne). A noter au passage qu’Overture affirme carrément toucher plus de 90% des internautes....
Si on ajoute celles d’Espotting et de tous les outils de recherche non affiliés aujourd’hui à l’une de ses régies, on peut évaluer que Google ne représente en réalité qu’environ 30% des recherches globales. Ce taux dépend bien évidemment des thématiques de recherche : une analyse très fine de son secteur d’activité est donc nécessaire pour arbitrer la ventilation des budgets.
Donc, la part de marché relative de Google dans une démarche d’accès à un site ne serait que de 0,32x0,30 = 9,6%.
Ce n’est pas tout : une fois sur le moteur, il faut distinguer le trafic généré par les résultats organiques de celui des liens publicitaires. Cette répartition au niveau général dépend de la thématique de recherche, de son statut b2c ou b2b et du moteur de recherche lui-même. Aux Etats-Unis, les chiffres de l’étude b2b d’Enquiro (voir article décisions d’achat ) nous annoncent que 76,7% des utilisateurs de Google privilégient les liens organiques. Grandes disparités d’ailleurs entre moteurs : pour Askjeeves, c’est 50% ; MSN est à 54,5% et Yahoo à 69,4%.
Conclusion : la part des liens organiques de Google dans une démarche d’accès à un site ne pourrait être que de 0,096x0,767 = 7,3%. En attendant d’avoir les statistiques organiques vs sponsorisés pour la France.
Faire l’impasse sur Google est, certes, difficilement envisageable. Mais, de grâce, ne faisons pas du PageRank un nouvel intégrisme marketing qui vouerait à l’échec commercial les outrecuidants qui évitent de croire aveuglément aux idées reçues. Réflexions, analyses, tests, concurrence et stratégie multi-canal, encore et toujours.
A suivre :
Partie 2 : les trois critères de succès du référencement organique
Partie 3 : l’effet Metcalfe ou comment valoriser son réseau de liens référents
Bonjour,
Pourrais tu me donner ta source sur ce point :
"En b2b, les sites affiliés à Overture (Yahoo, MSN, Voila, Wanadoo, etc...) génèrent des impressions sur une même requête parfois supérieures de 15% à celles d’Adwords"
Rédigé par : Thomas | 17 mai 2005 à 12:48