Peut-on déléguer en offshore toute la production technique de sa stratégie Internet ? Et surtout doit-on le faire ? N’est-il pas plus pertinent de consacrer l’essentiel de son budget à l’accompagnement d’une véritable réflexion stratégique plutôt qu’à des développements technologiques aujourd’hui banalisés et sans réelle valeur ajoutée ?
Nicolas Goldstein, fondateur d’Offshore Développement, répond ici aux questions fondamentales que l’on doit se poser pour réussir sa délégation hors frontières.
Prospects 2.0 : Aujourd’hui dans les faits, quels gains peut-on attendre d’une délégation Offshore ?
Nicolas Goldstein : Tout dépend bien sûr de l’opération à mettre en place, mais généralement on vise une réduction de 50% des coûts de production.
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Cependant, il n’est pas simple d’atteindre ce chiffre sans préparer en amont sa délocalisation.
L’Offshore ou l’externalisation de services où la main d’œuvre est moins chère est une opération rentable à moyen et long terme, et il ne faut s’attendre à faire des miracle dès le départ. Une opération à succès nécessite de la formation, un process industriel et un encadrement permanent.
P2.0 : Peut-on espérer aussi un raccourcissement des délais de production dans certains cas par rapport à la France ?
N.G. : Il est plus facile de mettre en place des équipes en grandes quantités en offshore qu’en France, la flexibilité du travail est plus intéressante à l’étranger, mais sans process industriel, c’est à dire un cahier des charges détaillé et commenté, les délais de production ne seront pas plus rapides.
Il ne faut pas faire de l’offshore dans l’urgence et dans la précipitation pour rattraper une production qui ne suit pas en France. Une délocalisation réussie est une opération préparée et on pourra se donner des objectifs de productions seulement à moyen terme.
P2.0 : Que faut-il impérativement éviter de déléguer?
N.G. : Il faut éviter de déléguer ce que l’on ne sait pas faire en interne. Tout simplement parce que l’on ne saura pas l’expliquer à autrui.
P2.0 : S’agissant d’Internet, par définition le support du travail collaboratif à distance, y-a-t-il des limites objectives à une délégation offshore ?
N.G. : La culture est un facteur important à prendre en compte. Les critères de qualités ne sont pas identiques dans chaque pays et parfois le manque de compréhension et communication aboutit à des échecs.
La répétition des taches ou des explications visuelles sont parfois très pertinentes pour faire comprendre les bons procédés.
P2.0 : Quel est le niveau de compétences réel des sociétés offshore selon les métiers du marketing Internet ?
N.G. : On peut tout ou presque déléguer : intégration html, infographie, référencement naturel, production de contenus ou encore base de données, ces langages sont simples ; des compétences seront disponibles dans tous les pays offshore aussi bien francophones qu’anglophones.
P2.0 : Est-il possible d’envisager la sous-traitance totale d’une stratégie Internet (de la conception totale d’un site à la mise en place de campagnes de liens sponsorisés en passant par l’affiliation) ?
N.G. : Il serait difficile pour une personne ne connaissant pas la France et les critères de satisfaction français de pouvoir réaliser une stratégie Internet de A à Z. Cependant, on constate de plus en plus la mise en place de structure avec un mix France et avec des équipes en offshore pour prendre en main l’intégralité de votre campagne Internet
P2.0 : A quel degré d’avancement en sont les entreprises françaises vis-à-vis de ce type de sous-traitance ?
N.G. : Je suis dans ce métier depuis 2001, on constate une progression constante chaque année. Il s’agit désormais d’une stratégie d’entreprise à prendre en compte dans son management.
P2.0 : Quelle estimation pouvez-vous faire des montants sous-traités pour le webmarketing?
N.G. : Sans chiffres certifiés, je dirais que 15% des sociétés Internet pratiquent l’offshore.
P2.0 : Les trois erreurs à éviter et les trois commandements indispensables pour réussir sa délégation ?
N.G. : A éviter :
- Croire que l’offshore est une solution facile et qu’il suffit d’envoyer son cahier des charges pour réussir son projet ;
- Ne pas suivre de façon continue son équipe ;
- Se précipiter et prendre le moins cher des prestataires.
A conseiller :
- S’investir en formation, encadrement et suivi des équipes ;
- Envoyer une personne sur place pour former et contrôler ( dans la mesure du possible);
- Ne pas étrangler son fournisseur sur les prix…
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Merci pour cette Interview Cyril.
Je rassure les web agencies, il y aura toujours besoin de vous en France, puis que l'interaction avec le client est primordiale pour comprendre les besoins des clients et leur problèmatique web.
L'externalisation est un moyen pour une web agencies pour réduire certains coûts et être plus compétitifs sur un marché concurrentiel.
Rédigé par : Nicolas | 18 juillet 2006 à 09:13